Innover en travaillant: la coopérative d’associés actifs fait débat

Aujourd’hui, l’expérimentation de nouvelles formes de travail s’étend à l’association d’entrepreneurs ou de travailleurs indépendants, au sein d’une entreprise commune. Alors que la S(P)RL d’associés actifs est la forme éprouvée pour l’entreprise partagée, de plus en plus de travailleurs indépendants, œuvrant dans le secteur de l’économie sociale, sont inspirés par de nouvelles formes de mise en commun de leur travail. En s’associant au sein d’une coopérative, ils entendent pérenniser un projet d’entreprise sociale, au-delà d’eux-mêmes. En confiant l’entreprise à une coopérative, ils inscrivent dans le marbre sa mission sociale, tournée vers ses coopérateurs-entrepreneurs (eux-mêmes, mais aussi les coopérateurs-entrepreneurs qui les rejoindront par la suite) et vers l’économie sociale, et lui subordonne la rentabilité financière des apports. C’est donc un « autre » partage de la valeur générée par l’entreprenariat qui est choisi, entre mission sociale, pérennisation de l’entreprise et rétribution équitable du travail et du risque entrepreneurial. Les coopérateurs-entrepreneurs sont aussi assurés que la prise de risque se fait au bénéfice d’une mission coopérative définie et partagée, ce qui contribue à libérer leur investissement personnel dans le projet.

Cette sensibilité coopérative est un défi pour les principes coopératifs. Au fil de ses accompagnements, Febecoop Wallonie Bruxelles a fait le constat qu’il était nécessaire d’adopter ces principes, bien adaptés aux coopératives de consommateurs, aux contraintes des coopérateurs-entrepreneurs. Ainsi par exemple, comment intégrer dans le modèle coopératif à définir, les efforts d’importance différente, mis dans le développement de l’entreprise, certains coopérateurs-entrepreneurs ayant travaillé longtemps à asseoir une entreprise balbutiante, quand d’autres rejoignent, plus tard, une entreprise bien implantée, apte à rémunérer plus généreusement ses coopérateurs-entrepreneurs ? Comment concilier ces différents niveaux d’efforts et prises de risque, avec une gouvernance qui tend vers une personne-une voix ? Comment accorder les besoins des coopérateurs-entrepreneurs en matière de pension, et le principe coopératif d’absence de plus-value sur les parts (ou d’une plus-value limitée) ? Comment concilier le principe coopératif de la sortie libre avec le rôle central de ces coopérateurs, associés actifs de la coopérative ? Comment aménager le remboursement à charge du capital de la coopérative (en cas de sortie d’un coopérateur-entrepreneur) alors que les apports de l’entrepreneur sont logiquement souvent bien supérieurs aux apports de coopérateurs en coopérative de consommateurs ? 

Face à ces défis pour la mise en œuvre des principes coopératifs aux coopératives d’entrepreneurs, Febecoop Wallonie Bruxelles s’attelle à remonter au cœur des principes coopératifs pour trouver une manière de les décliner et construire un cadre adéquat pour coopérative de travailleurs indépendants. Après tout, on a bien adapté les principes coopératifs aux coopératives de travailleurs salariés…

Febecoop Wallonie Bruxelles bénéficie pour cette recherche d’un financement octroyé par Innoviris, dans le cadre du programme Innovate de Coopcity, l’incubateur d’économie sociale et coopérative en région de Bruxelles-capitale.

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Dans une coopérative d’entrepreneurs, comment tenir compte du fait que les coopérateurs-entrepreneurs « de la première heure », ont parfois travaillé plusieurs mois à plusieurs années à développer et asseoir une entreprise, sacrifiant souvent une partie de leur rémunération ? Aller au sondage 

 

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Febecoop Wallonie Bruxelles bénéficie pour cette recherche d’un financement octroyé par Innoviris, dans le cadre du programme Innovate de Coopcity, l’incubateur d’économie sociale et coopérative en région de Bruxelles-capitale.