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Memorandum 2024

Il convient plus que jamais de soutenir le développement des coopératives

Le système économique dominant fondé sur le seul objectif du profit pour les investisseurs, souvent au détriment de l’environnement social et écologique, inspire de moins en moins la confiance et l’adhésion des citoyens. 73% des Belges sont favorables à « réduire le pouvoir très important des actionnaires privés qui agissent logiquement pour accroître leurs intérêts » et à « favoriser de nouvelles formes d’actionnariat par exemple des coopératives qui seraient motivées davantage par le souci du bien commun et du long terme ». Le pourcentage atteint 83% à Bruxelles, 82% en Wallonie, et 66 % en Flandre1. La position du Belge moyen à l’égard des actions spéculatives est corroborée par les chiffres relatifs à l’accroissement des inégalités. En effet, la répartition du patrimoine des ménages belges est nettement plus inégale que les estimations publiées jusqu’à présent. Le rapport d’activité de la Banque nationale montre que les 10 % des ménages les plus riches détenaient ces dernières années entre 57 et 58 % du patrimoine net total2. Les plus jeunes3 en particulier, s’ils accordent toujours de l’importance à l’emploi en tant que tel et au salaire, sont de plus en plus nombreux à être davantage en recherche de sens et d’engagement dans leur vie professionnelle4.

Face à ce constat, il convient de rappeler avec force que le mouvement coopératif a développé depuis très longtemps un concept alternatif d’économie, au service des usagers, qui se donne d’autres objectifs, et qui fonctionne sur d’autres bases, les principes coopératifs, parmi lesquels citons : l’exigence d’une gouvernance démocratique, l’autonomie et l’indépendance de l’entreprise, l’affectation prioritaires des profits au développement de l’entreprise et à ses objectifs sociétaux, la prise en compte des intérêts de la communauté. Par la mise en œuvre de ces principes, l’entreprise coopérative permet à ses travailleurs et à ses usagers de redevenir acteurs de leur destinée socio-économique.

Maintes études démontrent que les coopératives sont économiquement efficaces, plus résistantes dans les périodes de crise, plus résilientes sur le long terme. Cela tient à leurs règles de gouvernance qui les empêchent de prendre des risques spéculatifs inutiles et qui les obligent à se concentrer sur les besoins de leurs usagers (le plus souvent associés)5. Elles sont de plus non délocalisables, compte tenu de la nature de leurs actionnaires.

Les coopératives font partie aujourd’hui d’un mouvement plus large – l’économie sociale et solidaire, qui a fait l’objet ces derniers mois de décisions de soutien inconditionnel de la part de quatre des plus importantes organisations internationales6.

La Commission européenne souligne l’importance d’un « environnement propice » pour que l’économie sociale puisse prospérer, et précise que « les cadres stratégiques et juridiques constituent un élément essentiel de cet environnement ». La demande de Febecoop aux autorités politiques belges à tous les niveaux de pouvoir est donc la suivante : concevoir, en collaboration avec les acteurs du secteur, un cadre dynamique et évolutif propice à l’essor de l’économie sociale et solidaire, et plus spécialement de l’entrepreneuriat coopératif, de manière à amplifier l’impact positif de ces modes d’entreprendre sur notre société.

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Memorandum 2024 - Febecoop (version résumée)

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